Je m'interrogeais il y a quelques temps sur la viabilité des services web gratuits. Avec le lancement de FireEagle cette nuit, et le lancement de BOSS, l'API de recherche de Yahoo il y a de cela quelques semaines, ma réflexion a eu le temps de mûrir un peu.
J'étais persuadé lors du dernier billet que de grandes sociétés telles que Yahoo pouvaient se permettre de lancer un service web en grande pompe sans se soucier de la contrepartie financière, le tout étant compensé par d'autres services fournis par l'entreprise, comme un moteur de recherche ou un webmail. Mais Yahoo est une société, et a pour but de faire de l'argent, et être rentable, et quid des start-ups qui ont beaucoup moins de moyens?
Comment donc monétiser un service web gratuit?
La première solution, à court terme, serait de monétiser indirectement l'API via la publicité. Il ne s'agit pas de faire de la publicité sur une autre partie du site, mais de donner un moyen pour l'application exploitant l'API de se monétiser. C'est d'ailleurs ce que semble faire Yahoo, qui devrait permettre d'intégrer un système de publicité afin que tout le monde soit gagnant (sauf peut-être les annonceurs, mais c'est une autre histoire).
La deuxième solution quant à elle viserait plutôt le long terme, et n'est rien d'autre que le rachat. En effet, fournir une API permet de gagner des parts de marchés en fournissant les données aux "concurrents". Prenons le cas de BOSS. Yahoo va gagner des parts de marché en fournissant une API de recherche exploitée par des mashups. Si l'un d'eux commence à devenir un concurrent sérieux ou vraiment innovant, alors il y a de fortes chances de voir une acquisition de la part de Yahoo.
La troisième possibilité vient quant à elle trouver une solution au problème récurrent des API, je veux bien entendu parler de la scalabilité. Le modèle est très connu, il s'agit du modèle Freemium. On en parle chez GigaOM récemment en évoquant une éventuelle solution pour Twitter, mais il me semble que Google table déjà sur ce modèle avec ses différentes API. Il s'agit de limiter les accès à une ressource, et de faire payer au delà de cette limite les gros consommateurs.
Voilà donc trois manières de monétiser une API. Il est encore trop tôt pour pouvoir dire que telle façon a plus souvent marché qu'une autre, mais la mode étant le pay as you consume, j'imagine volontiers que la troisième solution, basée sur le modèle freemium et la tarification en fonction de la consommation devrait s'imposer, les autres solutions n'étant peut-être pas adaptées à toutes les entreprises.